12.10.2021
Médiathèque de Caveirac de 19h à 20h30
En bref
6 personnes se sont déplacées à la Médiathèque de Caveirac, dans le Gard, pour venir débattre sur le projet d’éoliennes flottantes en Méditerranée.
Verbatim
Ci-dessous est indiqué un résumé des échanges et des questions illustrés avec quelques extraits de prise de paroles des participant.e.s :
- Débat sur l’intérêt des objectifs de transition énergétique avancés pour justifier l’opportunité du projet : « est-on sur que cela va servir à la transition énergétique ? », « Pourquoi est-on aussi en retard ? »
- Beaucoup de questions sur les différences techniques entre posé et flottant, et entre onshore et offshore : « j’ai l’impression que c’est vraiment énorme ces machines », « aussi haut que la Tour Eiffel c’est monstrueux », « je comprends pas pourquoi vous insistez tellement sur le fait qu’elles sont flottantes, ça change quoi par rapport à du posé ? », « c’est juste une technique flottant ou posé, ça change quoi au fond du débat ? nous on n’y connaît rien », « même si vous mettez une chaîne de chaque côté, elle va bouger l’éolienne, pourquoi on ne met pas un pieu en béton ? »
- Questions sur l’incidence du projet sur les émissions de GES : « y a peut-être des technologies dont on connaît mieux l’intérêt », « je pensais qu’on avait davantage fait la balance », « ça fait un moment qu’on dit qu’il faut d’autres technologies, dans les années 60 il y en avait qui avaient déjà alerté et on a trop attendu, et maintenant pourquoi on dit vite vite 2030 ? »
- Questions sur les impacts visuels du projet dans son ensemble (photomontage des éoliennes à distance non communiquée montré sur l’ordinateur) : « c’est ce qui intéresse le public de savoir si ça se voit ou pas », « faut tout faire à Fos, c’est déjà moche », « on s’en fout un petit peu de savoir le visuel car on sait l’impact que ça va avoir sur la mer », « qu’est-ce qui va se passer sur le littoral en terme de pylônes et de fils électriques ? », « le préjudice sur le paysage est anecdotique si on veut éviter la guerre s’il y a +3°C sur Terre dans 30 ans », « s’il y a des pylônes de partout et des kilomètres de ligne électrique à terre c’est pas possible »
- Forte incompréhension du public sur le fait que l’étude d’impact ne soit pas disponible à ce stade, et que la plaquette de présentation du projet/débat n’évoque pas davantage les impacts environnementaux prévisionnels : « le maître d’ouvrage est censé avoir tout ça », « on est en amont c’est pour ça qu’on ne l’a pas », « il faudrait 10 ans ou 20 ans pour savoir, mais on a projet qui veut déjà s’introduire en Méditerranée, alors on fait quoi ? », « sans certaines réponses on peut pas continuer à réfléchir », « y a des manques de données énormes sur la faune et la flore, mais on a des données mutualisées internationales énormes »
- Questions sur l’impact du projet sur les activités en mer : « les pêcheurs ils en pensent quoi ? », « sachant qu’il y a de la navigation, quand vous pilotez un porte-conteneur, c’est pas un bateau à moteur, pour passer entre les éoliennes je sais pas comment on fait »
- Questions sur le retour d’expérience issu de parcs étrangers : « y doit bien avoir des parcs ailleurs, pourquoi on sait rien ? », « j’ai l’impression qu’en Méditerranée c’est un test grandeur nature »
- Questions sur la durée de vie des parcs et le recyclage des éoliennes : « au bout de 25 ans faut recycler, faut changer », « remettre en état ça veut dire quoi ? », « si c’est juste une remise en état visuel c’est pas ça », « je me demande si c’est le bon terme », « l’investissement réalisé fera qu’il n’y aura jamais de démantèlement », « je veux bien qu’on fasse de l’écologie mais si on sait pas recycler ça me démonte »
- Échanges sur nos modes de vie : « changer d’énergie avec une société qui consomme autant d’énergie, bah c’est compliqué », « les réflexions sur ce projet ne prennent pas en compte qu’il faut penser collectif et pas que consommation individuelle », « je vois pas très bien comment on peut réduire nos émissions de GES si on multiplie notre consommation électrique par 2 », « notre cher Président sait très bien qu’on n’y arrivera pas »
- Questions sur les alternatives : « est-ce qu’on pourrait pas développer davantage la géothermie ? », « y a énormément de choses qui sont pas développées parce que ça coûte de l’argent », « pourquoi on cherche pas autre chose ? », « pourquoi on se lance dans ça, des EnR il y en a d’autres ? »
- Échanges – et très fort scepticisme général – sur l’intérêt du débat public : « on a déjà un mauvais souvenir de la Convention citoyenne sur le climat, des mois de commission et on s’est fait balader », « ils se donnent bonne conscience en faisant ça », « on se demande même si c’est pas une stratégie pour savoir où on va tiquer et tenir le bon discours qui va bien », « la CNDP a déjà été saisie en Bretagne et c’est déjà décidé, donc la décision est déjà prise en Méditerranée », « à mes yeux ils se servent du débat public pour faire passer quelque chose, et puis quand les contre vont s’exprimer et qu’on n’entendra que, on »
- Critiques des participant.e.s sur le format de l’atelier : « on nous présente rien du projet finalement », « si on veut débattre on veut savoir sur quoi on débat, or on n’a pas les éléments, on sait pas », « j’aurais aimé être immergée dans la discussion scientifique », « il faudrait nous dire au début que c’est indépendant, ça nous éviterait un coup au coeur », « on repart sans les informations qu’on attendait »
- Critiques des participant.e.s sur le manque de communication autour du débat EOS : « le débat pour la présidentielle on en a vachement entendu parler, mais pas le truc sur les éoliennes », « moi j’ai eu une info ce matin à 10h25 », « il faut que les gens aient l’info », « comment ça se fait qu’on n’ait pas une vraie concertation nationale avec de vraies questions ? Si on faisait ça, ça ferait trop de bruit »