Classe de Terminale Sellerie – Cours d’histoire-géographie
A peine la présentation finie par les animatrices des Petits Débrouillards, les élèves n’attendent pas qu’on leur donne la parole. Ils la prennent et les questions fusent :
- « Mais pourquoi, ils font ça, ça va servir à quoi ? »
- « Je n’arrive pas à comprendre comment on transmet de l’énergie de la mer jusqu’à la terre.»
- « Et les poissons, ils vont mourir ? »
- «C’est bien de les mettre en mer parce que ça nous laissera plus de place sur terre (à nous les humains) ! »
Antoine de l’équipe du débat EOS commence à raconter cette histoire des 3 mois et demi de débat après que le ministère de la transition écologique et celui de la mer aient saisi la commission nationale du débat public dont l’action est régie par le Code de l’environnement etc. Ok, va falloir mettre du rythme ! Bon, l’équipe du débat, on est neutre et indépendant. Mais surtout, cette fois-ci pas de note, et pas de bonnes ou de mauvaises réponses. On est là pour vous écouter et en faire part à ceux qui décideront de réaliser ou pas ce projet.
Cléa réagit : « Ah mais j’avais pas compris, on a droit de dire ce qu’on veut en fait ? »
Oui la parole est totalement libre. Cette fois-ci, l’objectif c’est de prendre le temps de comprendre puis expliquer pourquoi l’on pense ceci ou cela.
Déjà plus de 10 minutes que la séance a commencé, les élèves se lèvent et choisissent une photo qui leur fait penser aux éoliennes flottantes :
- La lumière parce que c’est créé avec de l’électricité et qu’on en a besoin pour vivre.
- Une centrale nucléaire parce que ça produit plus d’énergie / parce que c’est la première énergie que j’ai appris à l’école.
- Les piles parce qu’on a besoin d’énergie pour la télécommande de la télé.
- La forêt parce que c’est de la vie et l’énergie, c’est de la vie. Nous les humains par exemple, on est plein d’énergie.
Après cette première phase de recueil brut des représentations des élèves, un débat mouvant est mis en place dans la salle de classe. On vire les tables, les chaises et tout le monde se retrouve au milieu. Une question va être posée par l’animatrice et à gauche, se retrouveront les élèves qui pensent OUI et à droite ceux qui pensent NON. Bonne nouvelle, on a le droit de changer d’avis et même de convaincre les autres. Si on n’est pas sûr, on choisit quand même un camp mais on peut expliquer pourquoi ce n’est pas une certitude.
C’est parti !
1) « Pensez-vous que l’éolien est une énergie propre ? » 3 personnes répondent NON et le reste de la classe est dans le camp des OUI
Pourquoi OUI ?
- Parce qu’on nous a dit ça à l’école !
- Parce qu’on n’a pas besoin de gasoil pour faire fonctionner les éoliennes.
- Parce que le vent ne produit pas de déchets à jeter et le vent on peut l’utiliser à l’infini.
Pourquoi NON ?
- Parce que ce n’est pas beau et que ça prend trop de place.
- Ce n’est pas propre à 100% parce qu’il y a du plastique et du métal pour construire ces machines.
Adeline change de camp du OUI vers le NON, elle explique : « En fait, je crois qu’on dépense et produit déjà beaucoup d’électricité et donc qu’il faudrait penser à faire moins plutôt que construire des choses nouvelles. » Esteban est d’accord et suit le mouvement, selon c’est « parce que l’on achète trop de choses. »
2) « Et installer des éoliennes en mer, est ce que c’est une bonne idée ? »
Pourquoi OUI ?
- On a forcément besoin d’énergie, même si ça pollue ça me semble la moins pire des solutions.
- Avec le temps, de nouveaux écosystèmes vont se créer dans la mer et les poissons vont s’adapter
Pourquoi NON ?
- Il y a déjà trop de choses dans la mer. C’est chaud pour les animaux même si je sais qu’on a besoin d’électricité.
- Imaginez-vous, un sous-marin qui se trompe de route, ce serait un carnage.
3) « Est-ce-que les éoliennes sont dangereuses pour les poissons ? »
La sonnerie du Lycée retentit et coupe Loïs dans son élan : «Mais là, vous nous posez des questions mais en fait, on ne connaît rien ! »
Anna ajoute « Il y a des pours et des contres à chaque fois et on ne connait pas assez le sujet pour avoir un avis. »
Ça tombe bien, la prochaine séance de mardi est dédiée à l’enquête et l’exploration des sources de connaissances déjà existantes sur ce sujet.
En tout cas, cette première heure d’intervention confirment la conviction de la commission que les jeunes ont des choses à dire sur ce projet !
Avant de se quitter, le professeur me glisse être ému et fier de voir ses élèves aussi enthousiastes. Ça promet, hâte de revenir écouter leurs avis dans 3 semaines !
D’ici là, bon débat avec les Petits Déb !