Chaussés pour la randonnée, bombes anti-moustiques et crème solaire embarquées dans le sac à dos, les marcheurs et marcheuses prennent le sentier en marge de la départementale, vers la plage Napoléon à Port-Saint-Louis-du-Rhône. Cette fois, le Bureau des Guides les invite à explorer ce bout de littoral où, à toutes les échelles, se lisent les interactions entre la terre et la mer.
Comme le 9 juillet, c’est le même rituel, on converse par petits groupes en traçant la route à travers les roselières et la sansouire, on fait une halte sur la terrasse d’un « cabanier » (pêcheur ? chasseur ? sans doute les deux), pour écouter ensemble un écologue, une anthropologue, un ornithologue ou encore un Saint-Louisien, raconter chacun avec ses mots et son expertise toutes les formes de vie qu’accueille ce milieu singulier, expliquer comment dans ce delta du Rhône les trajectoires des hommes et des oiseaux migrateurs s’adaptent en permanence à un écosystème fragile et instable.
Une journée d’école buissonnière, comme un pas de côté dans ce débat, où la pratique de la « géographie du pied » combinée à celle de la conversation auront documenté de façon sensible les enjeux de biodiversité questionnés par le projet éolien au large de la Camargue.
Cette balade s’est déroulée en compagnie d’Arnaud Bechet, écologue de la Tour du Valat, Alain Nadaï, socio-économiste des enjeux énergétiques, Stéphane Arnassant, responsable du pôle biodiversité et patrimoine naturel du Parc naturel régional de Camargue, Laurence Nicolas, anthropologue et Christelle Gramaglia, sociologue.