Tchatch' Débat Frontignan - Débat public EOS - Éoliennes flottantes en Méditerranée
19.10.2021
Médiathèque Montaigne, Frontignan

En bref

Climat : médiathèque en soirée, 9 personnes (dont 3 salariés/responsables de la média) + John & Lucile (Kimiyo, animateurs). Salle « cinéma », de la médiathèque. Ouverture de l’atelier par une lecture à voix hautes de 2 médiathèques autour d’un extrait d’ouvrage sur un projet d’éoliennes d’une autrice contemporaine allemande. Belle initiative qui a « échauffé » les participants pour le débat.

Comment le public a t-il eu l’information ?
Via la médiathèque (60%), réseau associatif (20%) et professionnel (10%) et via réseaux sociaux (10%). 80% citoyens et autres associations de protection de l’environnement et usagers de la mer.

Tonalités thématiques :
Biodiversité
Technologie de l’éolien flottant

Verbatim

Energie / Technologie de l’EOS

« Moi je sais pas ce que c’est une éolienne flottante, je n’ai jamais vu ça une éolienne qui flotte… »

« Je suis étonnée, je pensais qu’il y en avait plus en Mer du Nord…et même dans le monde, qu’on avait plus de recul et de retour »

« Il faudrait demander à des personnes, des professionnels comme les services maritimes sur les ancrages qu’ils utilisent et le plus adapté pour ce type d’ouvrage là. Car 300 m de haut… c’est démesuré, il n’y a pas d’autres mots. Je suis quelqu’un de la mer, pour la tenir en mer, avec un ancrage, avec le vent et la puissance de la mer… c’est demesuré ! Il peut y avoir 2 styles de bouées, cardinales, ancrées avec un bloc de béton au fond, rien qu’un coup de vent ça a décale (par exemple aux Aresquiers). A Sète, il y a des blocs fixes avec un pivot, c’est plus de 100T de béton, et là encore ça bouge … Alors 300m de haut ? Je vois pas comment vous allez les faire tenir »

« Il y a le problème des câbles, on va les faire passer où ? Ca fait beaucoup de poids, prendre en compte la distance… Ca va être un sacré truc »

« Equivalent à 1 réacteur nucléaire, ouais sauf quand il n’y a pas de vent »

« Quand le vent souffle, les éoliennes vont tourner toutes en même temps, le surplus va être absorbé et vendu à perte, comme s’est fait actuellement au Danemark. Comment on va gérer ça ? Parce que c’est pas logique, pas cohérent»

« Il faudra prendre en compte dans le calcul le coût de la démolition dès le départ, et pas se retrouver avec des éoliennes en mer, sans plus personne ou par d’argent pour les enlever».

« Si on a un opérateur privé, il va se baser sur la subvention du kW qu’il va lui être acheté. Si c’est pas viable, il va faire faillite, il va pas démanteler, et là on fait comment ? »

« 25 ans, ça me semble court sur une perspective de projet de cette envergure ? »

Biodiversité

« Il y aurait aussi un effet sur la chimie, la salinité de l’eau, ce que j’ai lu sur un rapport de Sea Sheperd. Et un effet aussi sur l’eau environnante et la disponibilité et qualité des nutriments…  ».

« Déjà celles sur Terres nuisent… les animaux se sont barrés, les Hommes les fuient »

« Moi je suis allée dessous pour ramasser des champignons et il y a des balades qui sont organisées dessous, ça attise la curiosité »

« Il faut plus d’études, quelles sont espèces sont impactées ? c’est de quels effets dont on parle ? Il faudrait le savoir précisement.  Certaines espèces ne sont pas intéressées par l’effet récif, d’autre si. Voir lesquelles sont réellement concernées et quels impacts sont mesurés»

« 300m de haut qui vont vibrer et transmettre dans l’eau… ça me parait logique que les poissons vont partir de là et les autres vont suivre »

« Cela va changer les flux de migration…».

« Il n’y a pas d’effet épouvantail en général, à part pour l’Aigle de Bonelli sur le plateau d’Aumelas mais du coup sont espace vital est réduit. Les collisions mortelles sont si importantes qu’à cet endroit on arrête les éoliennes du 10 août au 15 octobre, notamment pour le Faucon crécerelette. Sur Terre on peut supposer le nombre de collisions par rapport au cadavre qu’on ramasse, même si c’est faussé par la prédation. Ceux qu’on retrouve au sol sont qu’une partie, en réalité c’est surement bien plus. Alors en mer, le problème se posera bien évidemment, et qui ira voir les cadavres en mer ? Et comment on fera, ils couleront ? Ca sera extrêmement difficile à évaluer. Mettre des caméras ? On voit sur terre, ça détecte pas toutes les collisions et y’en a souvent en panne. C’est un problème technologique à résoudre.»

« En Atlantique, les éoliennes seraient disposées du sud au nord, parallèle à la côte. En Méditérannée, le soucis c’est qu’elles sont parallèles à la côte aussi mais du coup de l’ouest à l’est, ça fait un barrage pour les oiseaux qui migrent du Sud au Nord et inversement. Il y a les oiseaux migrateurs et aussi tous les oiseaux marins qui vivent en pleine mer à l’année (Puffins, et bien d’autres !) »

« Les effaroucheurs à l’état actuel des choses ne sont pas efficaces, et l’arrêt des éoliennes met un peu de temps avec toute la vitesse cinétique, ça ne s’arrête pas d’un coup à l’approche d’un oiseau »

« Quand le courant passera dans les câbles, quel sera l’impact sur les poissons ? Les ondes, la chaleur, tout ? »

Raccordement à la Terre

« Ca va faire une infrastructure de transport conséquente… et il va falloir prendre en compte l’étirement des cables, les pannes, la logistique ça va être quelque chose… Les frais de maintenance vont être énorme ».

« Le projet des 2 parcs et leurs extensions, ça sera toujours 2 parcs ? au final ça va réellement se cantonner à 2 zones ? Ca va pas faire un étalement sur toute la façade maritime ? Et il y a aussi les projets espagnols !»

« A quelle profondeur seront les cables ? Et il faut délimiter une zone loin des espaces de conchyliculture »

« Frontignan sous l’eau y’a pas que du sable, on dit que les Aresquiers c’est la suite de la Gardiole ,ceux qui plongent le savent bien, c’est pas des petits cailloux, il y a 17 m de roche… »

Paysage

« Ce n’est pas l’aspect visuel qui me gêne… »

« L’esthétique on s’en fiche un peu mais tout de même, on apprécie et on s’émerveille devant des zones non urbanisées. Je pense que ça pourrait être dommageable car nos enfants ne connaitront pas ça…  »

Technique et recyclage

« Décarboné, écologique, économique ? est ce que ça l’est vraiment ? Au fur et à mesure de mes lectures et recherches, je me suis inquiété et j’ai noté plusieurs points, notamment sur l’énorme consommation de CO2. Il y a une tonne de produits mis en œuvre pour leur fabrication, béton, matériaux composites, lubrifiants, ça va avoir un impact énorme en CO2, avec toute l’extraction de ces matiéraux. Alors est ce que ces éoliennes vont compenser, en fonctionnement, tout ce que ça aura consommé en CO2 pour leur fabrication ? »

« Il faudrait pouvoir comparer consommation de C02 par rapport à ce que peut apporter l’éolien ? est ce que ça vaut vraiment le coup ? »

« L’aspect économique est à 3 niveaux : la construction, le fonctionnement et le démantelement. On n’a pas de production en France, on va donc importer depuis l’étranger (CO2 encore !). Faite la balance commerciale, ça ne va pas créer de l’emploi ici, plus de chomâge, bascule dans les comptes publics. Il faut éviter ça… »

« Il faudrait créer des filières spécifiques autour de la création, ingénierie, maintenance, gestion, recherche et développement et avoir des débouchés derrière… Donc ça ça veut dire en implanter beaucoup et c’est un peu le serpent qui se mord la queue »

« Dans leur Appel à projets, il faut imposer des closes, par exemple qu’une partie de la production soit française, quelque chose comme ça, il faut que ça nous apporte quelque chose et pas simplement que ça nous coûte »

« Si on dit qu’on va fabriquer du « made in France », je pense qu’il y a des pays qui vont faire la gueule… »

« Au bout d’un certain temps, la rentabilité va décroitre, pour compenser la variation de production, on va être obligé d’avoir à côté un autre combustible, nucléaire ou fossile, pour compenser. On va consommer et générer encore plus de C02 pour compenser quelque chose qui ne devait pas en produire.

« Le tout c’est de savoir si sur 25 ans de fonctionnement et recyclage, est ce qu’on compensera les coûts engendrés pour les avoir faites et installées ? »

« L’acheminement, c’est comme la 320 en Bordeaux et Toulouse, comment on va les acheminer sur la route ? Quand il y a une pâle qui traverse Mèze, c’est déjà compliqué… »

« Il faut débloquer des financements pour la recherche, il y a trop de questionnements en suspens et aucune réponse à nous apporter »

Localisation

« Est-ce qu’on sait vraiment où ça va être implanté ? Dans leur zone pré-sélectionné… Je trouverai ça inconcevable que ce soit dans une aire marine protégée ! Et si je dis ça c’est pour rien, le PNR du Haut-Languedoc avait identifié une zone rouge d’exclusion pour l’installation d’éoliennes et le préfet a, malgré tout, autorisé l’exploitation de ces terres !!! »

« A force, je suis prêt à plus aucune concession, si une zone est favorable à la biodiversité, on a pas a coupé le fromage en 4, c’est niette ! »

« SI on démarre un parc éolien sur une zone en réflexion de parc marin protégé, ça n’aurait aucun sens et surtout inacceptable ! »

Débat

« A quoi sert le débat ? a part nous informer ? on sait que c’est une condition légale et on est jamais sure que nos réflexions seront prises en compte, regardez avec la Convention sur le Climat ce que ça a fait.. Alors oui la démocratie c’est bien mais a force l’enfumage ça fait beaucoup ! »

« Je suis ravie d’être là, même si on est pas nombreux, même si on peut penser qu’il y a eu des manœuvres, je suis heureuse que cette soirée existe et que ce débat ait eu lieu, d’apprendre des autres aussi… C’est vrai pas contre que ça mériterait d’être bien plus médiatisé ».

« Grâce au débat, à cette soirée, j’ai fais des recherches en amont, en préparation et j’en ai appris beaucoup sur ce projet ! »

« L’éolien est suventionné, l’électricité achetée par EDF a des prix bien surpérieurs que ceux du nucléaires. Au final, c’est le consommateur qui payent, c’est une aberration économique. On est entrain de privatiser des espaces publiques immenses pour des géants avec leurs seuls intérêts ! »

«  A Pornic, c’est une société espagnole qui exploite, les capitaux sont chinois et les matériaux viennent d’Allemagne… on voit les choix qui ont été fait »