Tchatch'Débat à Perpignan - Débat public EOS - Éoliennes flottantes en Méditerranée
23.09.2021
Médiathèque de Perpignan, à partir de 18h30

En bref

Après un débat houleux à Rivesaltes quelques jours plus tôt, l’atmosphère est apaisée et propice aux échanges à la Médiathèque de Perpignan en cette fin de journée.

Parmi les participants, quatre habitent Perpignan, et ont eu vent du débat en lisant la presse locale. Deux résident à Collioure.

Tous se présentent comme de simples citoyens, un participant précise qu’il est Président de l’association Charles Flahault qui œuvre pour la protection de la nature et de l’environnement sur l’ensemble des Pyrénées-Orientales.

« Pourquoi sommes-nous si peu nombreux ? » s’étonne-t-il. Selon la responsable de la médiathèque, la mobilisation est rendue difficile par le contrôle du pass sanitaire imposé par le lieu.

John de l’association Kimiyo lance le quizz, les questions et discussions s’engagent.

Verbatim

« Combien de décibels génèrent une éolienne flottante en mer ? » se demande une participante. Bruno a lu qu’il faut plutôt s’intéresser aux infrasons produits, qui pourraient gêner certains animaux. « Jusqu’à quelle distance ces infrasons pourraient-il se propager ? » se demande l’assemblée.

Lucien considère que cela pourrait être un frein à l’effet réserve, il a entendu que les infrasons pouvaient avoir jusqu’à 800 km de portée et ainsi perturber la communication de certains mammifères marins.

Une longue discussion s’engage ensuite sur le modèle dans lequel s’inscrit le projet. Pour Bruno, l’Etat devrait lancer des campagnes nationales pour inciter à la sobriété énergétique.

« C’est une fuite en avant. Pourquoi ne pas plutôt s’intéresser à réduire la consommation ? »

« Avec la fin des voitures thermiques en 2030, la fin du chauffage au gaz, la consommation d’électricité va augmenter ! » lui rétorque une participante.

Bruno en conclut que le modèle est peut-être à revoir : « Pourquoi ne pas installer des petites éoliennes près de chez nous, plutôt que des grands parcs au loin. On les met loin pour ne pas les voir ! »

Cécile s’interroge sur le futur constructeur et exploitant du parc, « si c’est un investisseur privé qui récupère ce parc, ce sera bien dommage »

Son compagnon ajoute, « dans ce cas, les investisseurs devraient, au départ, mettre une somme « sous séquestre » comme une caution, pour prévoir le coût du démantèlement et éviter qu’ils mettent la clef sous la porte avant la remise en état. »

Les discussions se concluent sur la question de la rentabilité économique du projet. Pour Bruno, c’est un critère qui ne doit pas rentrer en compte au moment d’évaluer l’opportunité du projet.

« C’est le critère environnemental qui doit primer sur tout le reste ! ». Les autres participants acquiescent « Par définition, le service public n’est pas rentable. Par exemple, la Médiathèque qui nous accueille ce soir n’est pas rentable. Mais on parle d’un rôle social, qui n’est pas quantifiable. »

Enfin, Franck questionne la cohérence du projet de l’Etat

« Nous, on vient travailler en train tous les jours à Perpignan depuis Collioure. Seulement, 1 jour sur 3, il y a un incident sur la ligne, et donc nous sommes obligés de venir en voiture. Comment être cohérent avec la stratégie de l’Etat de réduire notre impact carbone si le service public ne nous en donne pas les moyens ? »

Les photos

Tchtach Débat à Perpignan le 24/09/2021
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